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Opposition au projet
Nous souhaitons par la présente, dans le cadre de la concertation préalable, manifester notre opposition à la création d’un stade de football à l’emplacement prévu dit Ode à la Mer. Nous considérons que l’abandon du projet commercial initial a été une bonne décision, mais nous sommes consternés par le remplacement du projet initial par un projet aussi inopportun à cet emplacement, pour les raisons que nous souhaitons exposer, en nous appuyant principalement sur des chiffres et des réflexions issues du dossier de concertation disponible sur www.stadelouisnicollin.fr. Habitant à Boirargues, nous sommes riverains immédiats de l’emplacement du futur stade (le stade qui se trouve sur la commune de Pérols impacte directement les Lattois alors que les quartiers résidentiels de Pérols en sont éloignés). Problèmes de circulation Nous sommes confrontés tous les soirs et tous les samedi après-midi à un engorgement des accès (avenue de Figuière D189, D 66, avenue Georges Frêche, avenue Georges Mélies) qui rend la circulation extrêmement difficile, ces difficultés étant bien analysées dans le dossier (p.15). Le projet du stade est censé attirer 24.000 spectateurs (p.18) (non compris les employés du stade, 2000 emplois selon la page « Le projet en bref » du site internet) 2 fois par mois pour le foot (« 20 à 25 rencontres par an ») mais aussi « d’autres compétitions » pour des « événements culturels »,« concerts » « spectacles avant et après les matchs » donc de nombreux WE. L’objectif affiché est aussi de « permettre au stade Louis-Nicollin de vivre 7 jours sur 7 » (p. 18). Ode à la Mer par ailleurs va accueillir « 8000 logements diversifiés nouveaux » (p.14) Dire p.15 du dossier de concertation, concernant la circulation, que le site est bien desservi (« desserte diversifiée ») en raison de la « présence immédiate de l’aéroport » « de la gare TGV » complétées par un « réseau cyclable » est l’expression d’une mauvaise foi absolue: Quel montpelliérain viendra au stade de foot en avion ? en train ? A supposer que quelques spectateurs extramontpelliérains arrivent par la gare ou l’aéroport, comment rejoindront-ils le stade ? A pied ? Le dossier de concertation permet d’évaluer la future circulation p.16&17: 2.500 à 3.000 passagers supplémentaires offerts par des rames supplémentaires de tram qui doublent la capacité: retenons 6000 passagers 450 emplacements dédiés au vélo, disons 500 personnes (en comptant 11% de tandems …) 4000 places de parking P+TRAM mais évidemment ces 4000 places de parking signifient 4.000 personnes (si 1 passager par voiture) à 16.000 personnes (si 4 passagers par voiture) qui vont prendre le tram dont la capacité est de … 6000 passagers … Dans un scénario utopiquement optimiste plus de 17.000 (24.000 - 6.500) spectateurs (auxquels s’ajoutent les employés du stade, les employés de bureau - 500 places -, les clients de l’hôtel -100 places - cf. p.17) n’ont pas d’autre choix que d’arriver au stade en auto ou à pied. Et en réalité ce scénario optimiste de plein emploi du tram ne se produira pas, de l’aveu même du dossier (p.11): « Par ailleurs, malgré la présence du tramway, une majorité de spectateurs privilégie la voiture pour se rendre dans le quartier de la Mosson » Rappelons aussi (p.10) que le record d’affluence du stade de La Mosson a été de 35.000 personnes par 3 fois … Lire par ailleurs que l’avenue Georges Frêche dispose de « capacités résiduelles » laisse rêveur et qu’il y a une chute du trafic routier le WE relève de la manipulation des données car si le trafic est diminué le dimanche il est très augmenté le samedi et qu’en matière de circulation ce ne sont pas les moyennes qui importent mais la saturation aux heures de pointe. Ce ne sont évidemment pas les vagues préconisations (p.15) telles que « améliorer » tel carrefour ou bretelle et « développer les modes alternatifs » qui sont susceptibles de corriger ces difficultés chroniques alors qu’il faudra ajouter à la circulation existante déjà saturée 25.000 personnes voire 35.000 sur quelques heures. Proximité de l’Arena La proximité de l’Arena est évidemment un facteur aggravant en cas de concomitance d’évènement, multipliant par 2 les difficultés de circulation. Les arguties« quartier innovant tourné vers le sport » « l’émergence d’un pôle cohérent dédié au sport, à l’évènementiel et aux loisirs » « véritable lieu de vie pensé autour du sport » (p.14) illustrent en réalité la nécessité de justifier une proximité sans aucun intérêt pratique, et au contraire source de double emploi et d’aggravation des nuisances. Le quartier de Boirargues, véritable lieu de vie, ne supportera pas cette incohérence. Problèmes de parking Nous avons vu que dans le scénario le plus optimiste (en exploitant au mieux pistes cyclables et tram) il y aura 17000 personnes qui arriveront en auto et devront se garer. « Afin de limiter l’emprise au sol » est prévu un « parking de 1500 à 2000 places … » (p.17) En considérant qu’il y aura 2 passagers par auto, cela fait une solution pour 3000 à 4000 spectateurs alors que 17.000 spectateurs ne peuvent qu’arriver par la route. Le samedi au moins, et tous les jours en période de fin d’année, les parkings des surfaces commerciales sont tous saturés Il y aura donc encore au mieux 13.000 spectateurs soit plus de 6.000 autos qui devront se garer aux alentours, et évidemment dans les rues de Boirargues (2500 habitants). Enjeu écologique Il ne nous semble pas utile de s’étendre sur cette évidence, mais rappelons simplement que cette zone souffre de désordres hydrauliques, que le bétonnage ne peut que les aggraver, et qu’il est là encore inutile de développer des arguties (p.22, 23, 24) pour cacher que la seule solution, pour limiter les risques inondation et respecter la faune et la flore, après les projets inopportuns d’abord de zone commerciale, maintenant de stade de foot, est de maintenir des espaces verts à l’usage commun. Nuisance sonore Boirargues se trouve partiellement dans la zone d’exposition aux bruits de l’aéroport. Il n’est pas légitime d’imposer à notre quartier une nouvelle nuisance sonore en rapport avec les concerts qui auront lieu dans l’enceinte du stade. Nuisance humaine Le football malheureusement attire des groupes d’individus au comportement délictueux voire criminel. Pour ne citer que 2 évènements de ce 22/09: Un enfant blessé par un siège (!) lancé par des supporters au parc des Princes. Un bus de supporters attaqué par d’autres supporters à Montpellier. Ce fait de société ne peut être occulté et va en s’aggravant. Il est dès lors inadmissible d’imposer cette réalité à un quartier résidentiel. Conclusion La construction d’un stade de football en agglomération urbaine saturée nous semble une aberration absolue. Nous ne pouvons pas comprendre l’acharnement à méconnaitre des notions évidentes: Un stade qui va regrouper 20.000 à 35.000 personnes ne doit pas se trouver en zone résidentielle. Un stade qui va regrouper 20.000 à 35.000 personnes doit être accessible avec fluidité et solutions de parking, complétées par d’autres solutions de transport aussi bien sûr, mais c’est une illusion aveugle et méprisante pour les riverains de nier que l’automobile restera le principal moyen de transport et que le quartier est déjà saturé sans qu’aucune solution réaliste n’existe. On peut lire en début de p.12 sous le titre « Ode à la Mer, un projet majeur de régénération urbaine »: « Retenu depuis 2006 comme site stratégique de reconquête urbaine, Ode à la Mer est un projet de régénération urbaine, … Il s’agit d’y concevoir un quartier répondant aux objectifs de la ville du « 1⁄4 heure », qui repose sur la mixité des services et équipements accessibles à proximité immédiate des lieux de travail et d’habitation, pour y améliorer la qualité de vie. » Est-ce qu’un stade de foot a besoin d’être à proximité immédiate des lieux de travail et surtout d’habitation (pour y améliorer la qualité de vie …) ?? Evidemment non !! L’évidence est que tout le contraire d’une amélioration de la qualité de vie du quartier va se produire. Un stade de foot n’a aucun besoin d’être à proximité d’une zone de résidence. Une zone de résidence à la circulation difficile a impérativement besoin de ne pas avoir de stade à proximité.